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Automatisation de l'éclairage des communs

Sondage avril 2021

L'automatisation de l'éclairage des communs est :

  • Inutile : 38.2 %
  • Peu utile : 26.5 %
  • Utile : 20.6 %
  • Nécessaire : 14.7 %


Refusé à 64.7 %

Votants : 35
Exprimés sur ce sujet : 34

Automatisation de l'éclairage : attention aux pièges !

Dépenser des milliers d’euros pour s’affranchir d’appuyer sur le bouton du couloir quelques fois par jour, est-ce une bonne idée ?

Par ces temps de pandémie, on tend à répondre par l’affirmative, bien que l’usage d’une clef pour que la lumière soit, édulcore l’affirmation. S’il faut généraliser l’exigence de ne plus rien toucher, alors il va falloir investir dans des portes à ouverture automatique et des ascenseurs avec commande vocale...

Un peu de technique pour démasquer le piège

Actuellement, nous avons 3 minuteries qui pilotent les blocs d’éclairage respectivement de l’escalier, du rez-de-chaussée et du 1er étage, et des 3 étages supérieurs. Chacune est commandée par le groupements de boutons poussoir qui lui est associé.

Donnée importante : le coût de fonctionnement de ce système peut être considéré comme nul, les minuteries ne nécessitant d’être remplacées pour panne que très rarement, de l’ordre d’un changement par décennie.

Lorsqu’on consulte les électriciens, ils préconisent tous de remplacer les 67 blocs existants par des blocs autonomes dotés d’une électronique de détection de mouvement, dont la facture serait de l’ordre de 7000 € pour nos 2 bâtiments [129 à 221 € /appt].

Cette solution n’a que des avantages... pour eux, pas pour nous, car le remplacement d’un bloc par un autre est rapide et ne nécessite pas de câblage, mais surtout, ce système leur assure une rente. En effet, les pannes qui ne manqueront pas de survenir obligent leur intervention qui engendreront des coûts de déplacement, de main-d'oeuvre et de remplacement de matériel. Si on pose que la durée de vie de ces équipements est de X années (garantie en général de 2 ans), cela revient à dire que nous devrons débourser au moins 7000 € tous les X ans, voire plus car la somme des déplacements et des remplacements successifs sur cette période risque de présenter une facture encore plus indigeste.

A l’argumentation que la consommation électrique est moindre puisque ne s’allument que les blocs devant lesquels nous passons, on peut répondre que l’électronique des 67 appareils consomme 24h/24 de l’électricité maintenant finement comptabilisée par les Linky beaucoup plus sensibles que les anciens compteurs électromagnétiques. Actuellement, si l'éclairage n'est pas sollicité, il n'y a aucune consommation électrique.
De plus, l’ensemble de la copropriété ayant été totalement doté d’éclairage LED par mes soins, la commande par une minuterie de plusieurs étages n'a plus d'incidence vu l'importante réduction de la consommation électrique divisée par 10.

Une enquête menée auprès de quelques résidences du Compiégnois a montré que dans l’une d’entre elles, les blocs à LED doivent être entièrement remplacés quand l’ampoule est HS ! Il semble que certains constructeurs restent hermétiques à l’enjeu écologique... Dans une autre résidence récente, les blocs sont fermés par un système de verrouillage dont seul l’électricien détient la clef. Le remplacement d’une ampoule nécessite donc son intervention exclusive ! Pour limiter les coûts, les résidents ont même décidé de réduire le nombre de blocs actifs en débranchant un bloc sur deux.

Donc cette solution peut engendrer des coûts d’exploitation importants, mais nous fait également mettre à la poubelle notre investissement de 67 hublots en parfait état de marche. Cette solution pourrait également nous mettre en difficulté en cas de surtension qui grillerait l’électronique de l’ensemble des blocs. Nous n’aurions plus de moyen de nous éclairer et serions dans l’obligation de remplacer les 67 blocs, alors qu’avec notre infrastructure actuelle, il nous suffirait de remplacer les 3 minuteries, voire les ampoules en fonctionnement lors de l’incident électrique.

Ne croyez pas cette surtension improbable : si celle générée par l’orage est moins fréquente pour cause de lignes haute-tension enterrées, j’ai rencontré il y a peu d’années dans le cadre professionnel, un établissement d’hébergement qui a subi un problème d’alimentation ayant provoqué des dégâts à cause de la tension passée des 230 V réglementaires, à 280 V (rupture du neutre de l'alimentation triphasée)... C’est la seule fois de ma carrière où j’ai vu les ordinateurs fumer...

Autre inconvénient: L'absence de minuterie centralisée interdit de forcer l'éclairage lors des interventions prolongées dans les communs (pose de tuyauterie, travaux peinture/moquette/plomberie, raccordement fibre optique, ...) et de régler globalement le temps d’allumage en agissant sur le potentiomètre. Il faudra ouvrir les 67 blocs et les régler individuellement.
Egalement, en sortant de votre appartement, si l’ampoule éclairant votre porte est grillée, vous resterez dans le noir car vous n’aurez pas la possibilité d’allumer tout le couloir.

Le bon compromis

J'ai proposé une solution plus raisonnable, pas encore chiffrée, mais probablement moins onéreuse à l’installation car les 67 hublots restent en place, ainsi que le câblage et les boutons. Elle est surtout économique à l’exploitation car il y a beaucoup moins de matériel électronique donc de potentielles pannes.

Le principe ? Mettre un détecteur de mouvement au milieu de chaque couloir qui enverra une impulsion à la minuterie de la même façon que quand vous appuyez sur le bouton poussoir. Simple non ?

Avantages : en plus du coût d’exploitation nettement réduit, notre patrimoine luminaire est conservé, ainsi que les boutons qui permettront toujours d’allumer si le détecteur est en panne. Bref, on apporte un plus mais sans tout casser, y compris notre tirelire !

Egalement, on conserve l’éclairage complet d’un étage, d’où une meilleure visibilité moins anxiogène que quand le long couloir de près de 25m reste en partie dans le noir.

La conservation des minuteries centralisées autorise toujours le forçage de l'éclairage quand cela est nécessaire comme lors des interventions prolongées dans les communs (pose de tuyauterie, travaux peinture/moquette/plomberie, raccordement fibre optique, ...) et de régler globalement le temps d’allumage.

Mise à jour du 1er mai 2022

3 sociétés ont été consultées dont une qui n’a pas répondu.
La seconde n’a chiffré que la solution « on change tout » en mettant 67 hublots à la poubelle, y compris les 28 les plus récents type dôme, le tout pour la modique somme de 9 011 €.

Le devis est bien détaillé contrairement aux deux devis donnés par le troisième électricien où ne figure que le total. Le premier est du style « mise à la benne de l’existant » comme le précédent. Il reste dans le même ordre de prix avec 9 152 €.

Cet électricien a fait l’effort de chiffrer la solution où on conserve notre installation existante, et ses vertus, à laquelle on ajoute un détecteur de mouvement au milieu de chaque couloir et dans les deux halls au lieu des 67 individuels.

Etrangement, cette solution beaucoup moins lourde est un peu plus onéreuse avec 9 768 €. En fait, le prix est artificiellement gonflé car y est adjoint le remplacement inutile de 35 hublots et 54 boutons poussoir en parfait état de fonctionnement.  

Cela me conforte sur mon hypothèse que les électriciens orientent vers ce qui est le plus lucratif pour eux, à moyen terme, avec la rente des futurs remplacements des équipements défectueux.
Ce prestataire signale qu'il ne garantissait l'installation qu'un an. Comme c'est obligatoirement 2 ans pour les matériels, je suppose qu'il ne garantit pas les déplacements et la main d’œuvre après un an. Manquerait-il de confiance dans la fiabilité de ses équipements ou un précédent chantier lui aurait-il mangé sa marge à cause de multiples interventions non facturables ?

A noter que les détecteurs des modèles proposés ne sont pas à infrarouge mais émettent un rayonnement hyperfréquence de 5.8 Ghz. Egalement, s’ils sont de type antivandale (la référence précise ne figure pas dans les devis), la gardienne ne pourra plus remplacer les ampoules défectueuses, mais seul l’électricien pourra le faire avec un outil spécial, comme dans une résidence voisine qui s’est fait piégée de la sorte.

Un tour dans la documentation technique et un petit calcul donne comme résultat que l’ensemble des hublots automatiques en veille représente l'équivalent de la consommation électrique de plus de deux étages allumés en permanence, 24h/24h, 365 jours/an...

A la vue de tout cela, je reste fidèle à notre fonctionnement actuel avec ses 0 € de dépenses immédiates et futures, celui où on appuie sur un bouton poussoir pour avoir la lumière, si c’est nécessaire car en ce qui me concerne, la luminosité diffusée par les LED de veille des blocs de secours me suffit.

Mise à jour du 1er juin 2022

Un dernier prestataire a présenté in-extremis un devis de 7 261 € pour le remplacement de 67 luminaires avec des hublots dotés d’un détecteur intégré, et un second de 7 632 € pour la solution avec détecteur central assurant moins de charges de maintenance futures.

Il n’a fourni aucune documentation ni référence permettant de connaitre les équipements proposés aussi bien en apparence que sur le plan technique.

Mise à jour du 18 juin 2022

Un bailleur a diffusé auprès des copropriétaires via Eséis, son argumentaire contre les travaux d’électricité venant compléter le mien.

Pour les couloirs il indique : « Les luminaires sont en appliques, situés à 1.96 m du sol et au nombre de cinq par niveau. La distance entre luminaires est de 3.60 à 5 m ce qui a pour inconvénient de ne pas couvrir une grande zone de détection et de ne pas obtenir une zone de détection avec chevauchement. [ ... ] Par ailleurs il serait souhaitable d’équiper les luminaires de douille E27 pour recevoir des lampes Leds et non des blocs Leds couteux à l’installation et à la maintenance ».
Il précise que s’il n’était pas hostile à l’automatisation de l’éclairage, il choisirait la solution avec une cellule longue portée dans chaque couloir.

En ce qui concerne les escaliers : « Le changement des luminaires pour des luminaires à détection est une aberration. Le nombre, leur emplacement est insuffisant, la détection avec chevauchement n’est pas assurée. Il s’agit d’un escalier de service qui a pour vocation également l’évacuation des personnes en cas d’incendie, la sécurité ne peut être négligée. Le maintien sur minuterie s’impose ».

Mise à jour du 27 mars 2023

La solution d’éclairage par bloc à détection autonome a été adoptée par les copropriétaires du bâtiment A lors de l’AG du 30 juin 2022.

Les travaux terminés, il est plus aisé de mettre en évidence les problèmes pressentis. L’impact financier de ce nouveau poste de coûts se révèlera dans le temps.

Le compte-rendu de l’évaluation sur site est consultable dans l’article « Audit éclairage automatique SARLAM »  .