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Audit éclairage automatique SARLAM

Introduction

L’objet de cette étude est d’affiner l’article « Automatisation de l’éclairage des communs »  paru à l’occasion du sondage d’avril 2021, en tenant compte des tests opérés sur l’installation mise en place au bâtiment A fin novembre 2022, comparés au bâtiment B doté de minuteries.

Infrastructure existante

L’installation d’origine conservée au bâtiment B sur choix des copropriétaires lors de l’AG du 30/6/22 est simplissime sur le principe : lancement d’une minuterie sur appui d’un bouton poussoir, installation sans coût d’exploitation si ce n’est le rare remplacement des ampoules LED et l’encore plus exceptionnel changement d’une minuterie dont la durée de vie doit dépasser la décennie.

Ci-dessous une synthèse des conséquences de la pose d’éclairage automatique dont le seul faible intérêt est... de ne pas appuyer sur un bouton.

Synthèse

Ce tableau récapitule l’impact de ces blocs autonomes très prisés par les prestataires pour qui ils sont une source de revenue pérenne.

Rayonnement Hyper Fréquence

Malheureusement pour tous les résidents sur la façade Est, les blocs ne sont pas à détection centrale ou infrarouge mais de type radar, émettant en permanence un faisceau hyper fréquence (HF) de 5.8 Ghz, c’est-à-dire supérieure à celui des téléphones portables, qui pénètre leur appartement.

Démonstation avec quelques vidéos  

Comme ces derniers, ce rayonnement traverse les portes, le verre et les murs comme le montre ce dessin tiré de la documentation de l’équipement en place dans le bâtiment A. Il est moins puissant que celui d’un mobile mais contrairement à ce dernier qui ne rayonne qu’en communication, le radar émet un flux micro-onde en permanence sur plus de 10 mètres, 24h/24.

N’avez-vous pas été intrigué qu’à certains endroits, en ouvrant une porte, vous trouviez le hublot de l’autre côté du mur déjà allumé alors qu’il n’y a personne comme le prouve le fait que les autres soient éteints ?
Une série de tests ont confirmé que le rayonnement émis par les 35 faisceaux des hublots traverse le verre, les portes, les murs et même le béton des escaliers plongeant ainsi la moitié des appartements dans un bain de micro-ondes permanent.

Le 11 mai 2023, à l’occasion de la venue d’un électricien sur site, devant des membres du CS qui contestaient la traversée du flux haute fréquence à travers les matériaux, il a été démontré le contraire avec l’allumage d’un hublot d’un couloir par détection d’une présence de l’autre côté d’un mur.

Contrairement à ces équipements actifs, des blocs infrarouges auraient été préférables car passifs, avec seulement leur capteur qui détecte votre présence par variation de température.

Consommation électrique permanente

Le système à minuterie avait le désavantage d’allumer plusieurs lampes en même temps mais cet apparent défaut n’est plus d’actualité après le remplacement de la totalité des lampes à incandescence par des LED divisant par 10 la consommation. Et puis, lorsqu’on emprunte un couloir, on allume aussi plusieurs blocs.

Avec une minuterie, quand il n’y a personne dans les couloirs ce qui est bien sûr la majorité du temps, il n’y a aucune consommation électrique. Ce n’est pas le cas des blocs autonomes dont l’électronique et le radar HF font tourner les très sensibles compteurs Linky en permanence, 24h/24, 365 jours/an.

Un bref calcul donne que l’ensemble des 35 blocs d’un bâtiment consomme plus qu’un étage laissé toujours allumé.

Durée de vie et coût d'exploitation

Avec l’installation actuelle se résumant à 3 minuteries et de simples blocs avec une douille accueillant une LED standard, le coût d’exploitation est quasi-nul comme déjà exposé plus avant, et sans frais de main-d’œuvre, remettre une lampe neuve étant assurée par la loge.

Il n’en va pas du tout de même avec les blocs autonomes dont radar et électronique ont une durée de vie de 40 000 heures d’après le constructeur, soit 4.5 ans.

Pour s’affranchir d’appuyer sur un bouton, il y a création d’un centre de coût avec une dépense récurrente de l’ordre de 4500 € tous les 5 ans, si on prend l’hypothèse improbable que le montant restera celui de novembre 2022.

En fait, le coût sera plus important car tous les blocs ne vont pas trépasser en même temps afin de permettre un chantier unique tel que lors de l’installation.

En pratique, les blocs vont défaillir les uns après les autres, certains avant le terme de la garantie de 2 ans (par contre intervention du prestataire sera payante...), les autres sur une durée inconnue occasionnant à chaque panne l’appel de l’électricien qui facturera son déplacement, la main-d’œuvre et le matériel. Le total dépassera certainement de beaucoup les 4500 € de l’investissement initial...

Ecologique ?

Dépanner un bloc actuel se résume à changer la lampe LED soit environ 2 € (prix si on ne s’approvisionne pas chez les fournisseurs du syndic...).

Avec le modèle SARLAM du bâtiment A, la source lumineuse KO impose le remplacement du bloc complet par un professionnel car elle n’est pas standard, la plaque de LED a un format propriétaire que je n’ai trouvé nulle part, ce qui n’est pas étonnant car la documentation technique précise qu’elle est « Non interchangeable ».

Interrogé sur ce point, un silence assourdissant, donc éloquent, a été la seule réponse de l’installateur. Un distributeur de matériel électrique m’a répondu après avoir pris renseignement auprès du constructeur : « Il n’existe pas de pièce détachée pour ce modèle d’hublot, la meilleure solution est de racheter le hublot en entier ».

Vulnérabilité aux surtensions

Si nous subissions une surtension due à un orage ou à un défaut de neutre, l’impact sur notre installation à minuterie serait minime, se limitant au dépannage des 3 minuteries et au remplacement des LED qui n’ont pas eu la chance d’être éteintes lors de l’incident.

Avec les blocs automatiques, si les 280 V que j’ai eu l’occasion de rencontrer dans mon activité professionnelle leur étaient appliqués, à la place des 253 V max admissibles, il est fort probable que nous serions revenus à la case départ avec la nécessité de changer l’intégralité du parc.

Pérennité du modèle

Nos blocs passifs ne s’usant pas, la pérennité du modèle importe peu.

Par contre, si SARLAM / LEGRAND arrête le modèle, il faudra en trouver un autre, compatible d’aspect avec les anciens sous peine de dépareillement au cours des remplacements successifs des blocs en fin de vie.

Coût de mise en œuvre

Bien entendu, le maintien de l’existant nous coûte 0 € à opposer aux 4528 € affectés sur les charges du bâtiment A soit de 84 € à 143 € en fonction des tantièmes de votre appartement.

Eclairage automatique plus énergivore que la minuterie : démonstration

Moins de blocs s’allumant avec un éclairage automatique qu’avec une minuterie qui en pilote plusieurs, laisse à penser qu’il y a économie de consommation électrique alors qu’en fait, il en est rien. C’est même le contraire jusqu’à une importante fréquence d’allumage.

La démonstration en est faite ci-dessous mais sommairement, les promoteurs de ce dispendieux système ont oublié que l’électronique des 35 blocs consomme 24h/24 l’équivalent de plus d’un étage allumé en permanence. Par exemple, la nuit, avec une minuterie, la consommation électrique est nulle alors que ce n’est pas le cas des 35 radars rayonnant en permanence en attendant le passant.

Ajoutons aussi le fait que les ampoules LED que j’ai mises en place ont une puissance de 6W contre les 11W d’un hublot électronique.

Posons le problème :

Comme nous ne connaissons pas le nombre d’allumage d’un couloir par jour, nous allons établir la formule de consommation de chaque système en fonction de celui-ci, afin de déterminer à partir de combien de passage une solution est moins énergivore que l’autre.

Posons :

Pj = le nombre de passage dans un couloir nécessitant la lumière

Dépense énergétique avec la minuterie actuelle :

Pled = puissance d’une LED allumée = 6 W

Nombre de hublot allumés par la minuterie du RdC/1er étage : 14 => 84 W
Nombre de hublot allumés par la minuterie des 2eme, 3eme et 4eme étage : 15 => 90 W
Prenons la puissance moyenne PledM = 87 W

Durée de la minuterie Dmin = 2 minutes soit 2/60 heure (peut être réduite)

Energie journalière en Watt-heure (Wh) = Pj x PledM x Dmin = Pj x 87 x 2/60 = 2.9 x Pj
Energie annuelle en Wh = 2.9 x Pj x 365 = Pj x 1058 Wh soit Pj x 1.058 kWh

Dépenses énergétique avec 35 hublots automatiques SARLAM :

PblocOff = puissance d’un bloc en veille = 1 W
PblocOn = puissance d’un bloc allumé = 11 W. On prend 10 W afin de retirer la puissance de veille de 1 W déjà comptabilisée
Tbloc = Temporisation bloc = 30 secondes soit 1/120 heure
BlocsOn = nombre moyen de blocs allumés par une entrée/sortie = 4

Energie globale annuelle en veille = 35 x PblocOff x 24 heures x 365 jours = 306 600 Wh = 306.6 kWh
Energie journalière hors veille = Pj x BlocsON x PblocOn x Tbloc = Pj x 4 x 10 x 1/120 = Pj x 1/3 Wh
Energie annuelle hors veille = 365 x Energie journalière hors veille = 365 x Pj x 1/3 = Pj x 121.7 Wh = Pj x 0.1217 kWh
Energie annuelle totale (kWh) = Energie globale annuelle en veille + Energie annuelle hors veille = 306.6 + 0.1217 x Pj

Recherche du nombre d’allumage :

Si on n’allume jamais la lumière : Pj = 0 donnant 0 kWh de consommation annuelle pour la minuterie contre 306.6 kWh pour les radars qui partent déjà perdant au démarrage.

Reste à déterminer Pj quand la courbe de la minuterie va croiser celle des hublots :

306.6 + 0.1217 x Pj = 1.058 x Pj
<=> 306.6 = 1.058 x Pj – 0.1217 x Pj
<=> 306.6 = Pj x (1.058 – 0.1217)
<=> Pj = 306.6 / 0.9364 = 327

Donc, pour que la consommation de l’éclairage automatique commence à être plus basse qu’avec une minuterie, il faudrait qu’il y ait plus de 327 passages dans les couloirs par jour...

Même sur la consommation, la bonne vieille minuterie est là aussi largement gagnante