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Stockage dangereux et interdit dans une voie de secours

Depuis la construction de la résidence, en 1989, le gardiennage dispose de deux endroits pour entreposer le matériel nécessaire à l’entretien des deux bâtiments : la loge, proche du bâtiment A, et un placard clos dans le local poubelle du bâtiment B.

Après une demande de la loge de doubler tous ses appareils (seau, aspirateur, chariot, balai, ...) afin d’avoir un jeu dans chaque bâtiment, un placard supplémentaire fermé à clef a été créé sous l’escalier du bâtiment A, aucun volume n’étant disponible dans le local poubelle.

Constat alarmant

Avec ma précédente découverte du non-respect du bon sens élémentaire voulant qu’on ne mette pas de matière inflammable dans les placards électriques – voir « Risque d’incendie depuis les placards électriques »  -  j’ai demandé lors de la visite technique du 20 septembre, en présence de la gestionnaire du syndic et de 4 membres du conseil syndical, l’ouverture du placard sous l’escalier.

Grosse surprise en découvrant une caverne d’Ali Baba qui, loin de ne contenir que les quelques matériels prévus compatibles avec sa position sensible à la base d’un escalier d’immeuble, était remplie de matières inflammables, très inflammables et même explosives si soumises à la chaleur, avec des litres de liquide, une multitude de bombes aérosol, des cristaux de soude, quantité de flacons de pastilles de Javel, gros pot de peinture, plastiques, papiers et cartons, judicieusement plaqués contre les murs, prêt à s’embrasser à la réception du moindre mégot tombé des marches !

On y a trouvé également les très nombreux paillassons, propriétés des résidents du A, qui ont été illégitimement retirés des couloirs par la loge pour son confort personnel, avant d’être cachés dans les gaines techniques et électriques – voir l’article « Tapis volant »  .

La présence dans le local sous responsabilité de la loge, de ces biens privés pris aux résidents et non restitués après demande, est susceptible de faire l’objet d’une plainte individuelle ou collective.

Scénario catastrophe... qui n’arrive pas qu’aux autres !

Mais comment le feu pourrait-il survenir dans un placard clos vous demandez-vous peut-être ? Et bien pour la simple raison qu’il est bien loin d’être fermé et qu’il est même très exposé si on y regarde de plus près.
Une colonne centrale supporte les marches qui ne sont pas solidaires des murs de la cage d’escalier comme le montre l’espace de 2 à 6 cm les séparant. Seuls les paliers touchent les murs.

Quel que soit l’étage, un objet tombé dans l’espace long d’environ 8,6 mètres en bordure des marches entre deux niveaux, a de fortes chances d’atterrir au rez-de-chaussée, donc dans le placard.

Si cet objet est enflammé ou incandescent, flammèche ou matière ardente provenant d’un incendie dans les étages supérieurs, le feu peut rapidement se propager au rez-de-chaussée s’il trouve matière à s’alimenter, comme avec tous les combustibles précédemment cités.

Mais l’origine la plus probable d’un embrasement peut venir tout simplement du jet d’un simple mégot dans l’interstice, qui tombe directement sur les cartons plaqué aux murs.

Bien qu’il soit interdit de fumer dans les bâtiments, mesure qui semble bien respecté dans l’ensemble, une seule exception, venant d’un visiteur par exemple, peut nous mener au désastre.
Il m’est déjà arrivé de devoir refermer la trappe d’évacuation des fumées ouverte suite à une détection de fumée sur le palier de l’escalier d’un étage.

Un feu dans le placard rend impossible l’évacuation des résidents des étages par l’escalier, voie unique de secours, à cause, entre autres, des fumées toxiques nées du cocktail des différentes substances solides et liquides enflammées, ainsi que des bombes d’aérosol dont les gaz propulseurs en surpression ne manqueront pas d’exploser, émanations qui sont également susceptibles de se propager dans les couloirs, voire les appartements.

Rappelons que les CFC nuisibles à la couche d’ozone ont été remplacés par d’autres gaz, dont le butane et le propane - les bombes aérosol n’ont jamais si bien porté leur nom – et que l’emploi de l’ascenseur est bien entendu interdit en cas de sinistre de tous types, incendie ou dégât des eaux d’envergure, sous peine d’y être piégé.

Syndic mal-voyant ?

Chaque visite technique fait l’objet d’un compte-rendu rédigé par le syndic.

Dans celui du 20 septembre, on y parle entre autre d’un arbuste mal taillé illustré par une photo, mais rien sur un flagrant manquement à la sécurité de tout un bâtiment pouvant avoir de lourdes conséquences sur les biens et les personnes !

Est-ce une nouvelle fois à un copropriétaire d’identifier les risques à la place du syndic garant de notre sûreté ?

Ignore-t-il que les locaux ou les emplacements dans lesquels sont entreposées des substances classées comburantes ou extrêmement inflammables ne doivent contenir aucune source d'ignition telle que foyer, flamme, appareil pouvant donner lieu à production extérieure d'étincelles ni aucune surface susceptible de provoquer par sa température une auto-inflammation des substances, préparations ou matières précitées, ce qui n’est pas respecté de par la présence d’un éclairage automatique et de la possibilité de l’introduction d’un corps incandescent tel qu’un mégot ?

Mais surtout, ignore-t-il qu’il est interdit de déposer et de laisser séjourner les substances ou matières mentionnées ci-dessus, dans et sous les escaliers, passages et couloirs, ainsi qu'à proximité des issues des locaux et bâtiments ?

Faille exploitable par l'assureur

Il est de notoriété publique que certains assureurs cherchent à ne pas verser ou limiter les indemnités dues après un sinistre en invoquant des manquements de l’assuré, parfois même si l’infraction n’a pas de lien direct avec le problème.

En général, les contrats d'assurance habitation comportent une garantie incendie qui couvre les dommages matériels, causés par le feu, la fumée ou l'explosion, à l’immeuble et à son contenu. Cette garantie s'applique que nous soyons responsables ou non du sinistre, sauf en cas de faute intentionnelle ou de négligence grave de l’assuré.

Par exemple, s’il est laissé un appareil électrique branché, l’assuré n’est pas considéré comme responsable du sinistre. En revanche, si des produits inflammables dans un endroit interdit ou dangereux, comme la base de l'escalier, nous pouvons être considéré comme responsable du sinistre ou de l’aggravation de son développement.

Dans ce cas, l’assureur peut invoquer une clause d'exclusion ou de déchéance de garantie pour refuser d’indemniser ou réduire le montant de l'indemnisation.
Une clause d'exclusion est une disposition qui prévoit que certains risques ou dommages ne sont pas couverts par le contrat.
Une clause de déchéance est une disposition qui prévoit que nous perdons le bénéfice de la garantie si des obligations contractuelles ne sont pas respectées.

Donc, après le traumatisme du sinistre, il peut y avoir double peine en étant déchu de notre droit à indemnisation.

Inquiétante dérive inflationniste

Un vieil adage dit que plus le sac (à main) est grand, plus on en met. Il faut croire que cela est aussi valable pour les placards alloués à la loge, du moins dans notre résidence, avec du matériel en double, voire en triple comme les aspirateurs, et pléthore produits, qui, ne l’oublions pas, se retrouvent dans nos charges.

On peut légitimement s’interroger comparé aux sociétés extérieures qui interviennent lors des fermetures de la loge pour cause de congés ou d’arrêt de travail, dont la plus conséquente a duré 22 mois, sans notable dégradation de notre environnement, avec une intervenante motivée et efficace équipée du matériel nécessaire se limitant principalement à un seul aspirateur, un balai, un seau, une raclette avec les petits équipements associés, et juste quelques pulvérisateurs...